Voltaire et Contant d’Orville: le 'Voltaire portatif' (1766), une lettre inconnue, un remerciement à l’auteur, et une réplique voilée à l’archevêque d’Auch

Beginning with a heretofore unknown letter addressed by André-Guillaume Contant d’Orville to Voltaire in January 1766, this essay discusses Voltaire’s reaction to Les Pensées philosophiques de Monsieur de Voltaire (1766; a work sent to him by Contant d’Orville) and, more generally, his strategic app...

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Bibliographic Details
Main Author: John R. Iverson
Format: Article
Language:Catalan
Published: Liverpool University Press 2024-11-01
Series:Modern Languages Open
Online Access:https://account.modernlanguagesopen.org/index.php/up-j-mlo/article/view/518
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Description
Summary:Beginning with a heretofore unknown letter addressed by André-Guillaume Contant d’Orville to Voltaire in January 1766, this essay discusses Voltaire’s reaction to Les Pensées philosophiques de Monsieur de Voltaire (1766; a work sent to him by Contant d’Orville) and, more generally, his strategic approach to writing letters of acknowledgement to younger writers who sent him their works. The essay begins by transcribing Contant d’Orville’s full letter, which was printed in a brochure in 1766, along with Voltaire’s response, but which subsequently has not been included in editions of Voltaire’s correspondence. This letter expresses Contant d’Orville’s admiration for Voltaire, and describes the reading practices that led him to compose a compendium of ‘pensées philosophiques’ drawn from Voltaire’s works. The essay then situates this letter, both with respect to the life of Contant d’Orville and in relation to a mid-century vogue of similar publications consisting of passages extracted from the writings of a single author. Contant d’Orville’s Pensées philosophiques are, in fact, the third such work devoted to Voltaire, following L’Esprit de Monsieur de Voltaire (1759) and the Pensées de Monsieur de Voltaire (1765). Subsequently, the essay analyses Voltaire’s response to Contant d’Orville, first as a typical example of the numerous letters the philosophe wrote to thank younger writers who had sent their works to him, and then as a carefully crafted attack against the archbishop of Auch who had explicitly targeted Voltaire in a pastoral letter dating from 1764. In his response, Voltaire’s complaints about accusations of irreligion aimed at himself and at other philosophes closely mirror the terms of the archbishop’s original text. In his private correspondence, Voltaire revealed this strategy by asking his friend Cideville to send a copy of the Pensées philosophiques to the hostile cleric. Finally, the essay reflects on the prominent role played by these many letters of acknowledgement in maintaining Voltaire’s public persona during the later years of his life. Given the strong possibility that these letters would circulate more widely, either in print or in manuscript form, Voltaire seems to have taken great care in composing them, scrupulously respecting appropriate forms of civility, establishing personal connections and, on occasion, using them as a platform to elaborate on matters of personal interest. In cases like his letter to Contant d’Orville, he thereby transformed a routine duty into a sophisticated philosophical weapon. Résumé Prenant comme point de départ une lettre jusqu’ici inconnue adressée par André-Guillaume Contant d’Orville à Voltaire en janvier 1766, le présent article considère la réaction de Voltaire aux Pensées philosophiques de Monsieur de Voltaire (1766; ouvrage que lui a envoyé Contant d’Orville) et, plus généralement, l’approche stratégique que l’écrivain adopte en composant des lettres de remerciement à des écrivains plus jeunes qui lui envoyaient leurs œuvres. L’article commence par la transcription de la lettre complète de Contant d’Orville, imprimée dans une brochure en 1766 avec la réponse de Voltaire, mais qui n’a pas été incluse par la suite dans les éditions de la correspondance de celui-ci. Cette lettre exprime l’admiration de Contant d’Orville pour Voltaire, et décrit les pratiques de lecture qui l’ont amené à composer un recueil de ‘pensées philosophiques’ tirées des œuvres de Voltaire. L’article situe ensuite cette lettre, à la fois par rapport à la vie de Contant d’Orville et par rapport à la vogue, au milieu du siècle, de publications similaires constituées de passages extraits des écrits d’un seul auteur. Les Pensées philosophiques de Contant d’Orville sont en effet le troisième ouvrage de ce type consacré à Voltaire, après L’Esprit de Monsieur de Voltaire (1759) et les Pensées de Monsieur de Voltaire (1765). L’article passe ensuite à l’analyse de la réponse que Voltaire a faite à Contant d’Orville, d’abord comme un exemple typique des nombreuses lettres que le philosophe a écrites pour remercier les jeunes écrivains qui lui avaient envoyé leurs œuvres, puis comme une attaque soigneusement élaborée contre l’archevêque d’Auch, qui avait explicitement visé Voltaire en 1764 dans une lettre pastorale. Dans sa réponse, les plaintes de Voltaire concernant les accusations d’irréligion portées contre lui et contre d’autres philosophes reflètent étroitement les termes du texte de l’archevêque. Dans sa correspondance privée, Voltaire révèle cette stratégie en demandant à son ami Cideville d’envoyer un exemplaire des Pensées philosophiques à l’ecclésiastique hostile. Enfin, l’article se penche sur le rôle important que jouent ces nombreuses lettres de reconnaissance dans le maintien de la personnalité publique de Voltaire au cours des dernières années de sa vie. Étant donné la forte probabilité que ces lettres circulaient plus largement, que ce soit sous forme imprimée ou manuscrite, Voltaire semble les avoir composées avec grand soin, en respectant scrupuleusement les formes de civilité appropriées, en établissant des liens avec le destinataire et, à l’occasion, en s’en servant comme tremplin pour poursuivre des sujets qui l’intéressaient personnellement. Dans des lettres comme celle à Contant d’Orville, il a ainsi transformé une obligation routinière en une arme philosophique sophistiquée.
ISSN:2052-5397