D’un détournement mineur du discours médical sur le sexe (Glen or Glenda, 1953)

Relevant du « cinéma d’exploitation », si Glen or Glenda est encore capable de retenir l’attention du spectateur aujourd’hui, c’est sans doute moins grâce aux qualités intrinsèques du film lui-même, qu’eu égard à la hardiesse du propos aux temps du code Hays – les thèmes qui y sont abordés vont en e...

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Bibliographic Details
Main Author: Alain Naze
Format: Article
Language:fra
Published: MSH Paris Nord 2010-10-01
Series:Appareil
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/appareil/1082
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Description
Summary:Relevant du « cinéma d’exploitation », si Glen or Glenda est encore capable de retenir l’attention du spectateur aujourd’hui, c’est sans doute moins grâce aux qualités intrinsèques du film lui-même, qu’eu égard à la hardiesse du propos aux temps du code Hays – les thèmes qui y sont abordés vont en effet du travestisme à la transsexualité en passant par l’homosexualité. Il serait cependant exagéré de conclure au caractère uniment libérateur du film d’Ed Wood, ne serait-ce, par exemple, que du fait que le travestisme y est défendu largement au détriment de l’homosexualité.Quoi qu’il en soit, l’intérêt majeur de cette réalisation réside sans doute dans le fait que l’aspect normatif du propos (la médecine envisagée comme un moyen de rectifier des erreurs commises par la nature), dominant les discours des années 1950, ne parvient pas à empêcher que lèvent ici les prémices du paradigme contemporain de la tolérance. En cela, ce film célèbre en quelque façon les noces inattendues de la médecine et de l’amour.
ISSN:2101-0714