Novitates pariunt discordias

Le terme novum et ses dérivés, comme novitas et novitates, ont dans la tradition juridique une ambivalence sémantique caractéristique, oscillant entre les acceptions qui indiquent simplement la place d’un fait à l’intérieur d’une série chronologique, et celles qui au contraire expriment un jugement,...

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Bibliographic Details
Main Author: Christian Zendri
Format: Article
Language:fra
Published: École Normale Supérieure de Lyon Editions 2006-05-01
Series:Laboratoire Italien
Online Access:https://journals.openedition.org/laboratoireitalien/193
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Description
Summary:Le terme novum et ses dérivés, comme novitas et novitates, ont dans la tradition juridique une ambivalence sémantique caractéristique, oscillant entre les acceptions qui indiquent simplement la place d’un fait à l’intérieur d’une série chronologique, et celles qui au contraire expriment un jugement, moral ou juridique, sur un tel fait. Il s’agit, en vérité, d’un jugement souvent très sévère, puisque le concept de novum finit par indiquer ce qui produit de la discorde, jusqu’à devenir synonyme d’iniquum dans la grande doctrine du Moyen Âge tardif. La réflexion juridique de la première modernité fait sienne cette ambiguïté, et l’applique à certains des problèmes les plus importants qu’elle prend pour objets, depuis la nouvelle législation jusqu’à la question du prince nouveau, pour se retrouver ensuite parmi les premiers grands textes modernes de la fin du XVIesiècle. Un parcours qui va de la Glose aux Écritures, se poursuit à travers la lexicographie juridique des XIIe-XIVesiècles, les grands commentateurs du XIVe et du XVesiècle, l’humanisme juridique, passe par Machiavel, et arrive enfin jusqu’à Bodin, Grégoire, Althusius et la scolastique réformée du XVIIesiècle.
ISSN:1627-9204
2117-4970