Sondage
Ce sondage est paru dans Art-Rite, une revue proche du fanzine, centrée sur les avant-gardes de la scène new-yorkaise, publiée entre 1973 et 1978. Ce numéro 14, daté de 1977, est entièrement consacré au phénomène alors grandissant et foisonnant du livre d’artiste. Il y est ainsi question de la renco...
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Format: | Article |
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Language: | fra |
Published: |
MSH Paris Nord
2024-12-01
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Series: | Appareil |
Subjects: | |
Online Access: | https://journals.openedition.org/appareil/7974 |
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collection | DOAJ |
description | Ce sondage est paru dans Art-Rite, une revue proche du fanzine, centrée sur les avant-gardes de la scène new-yorkaise, publiée entre 1973 et 1978. Ce numéro 14, daté de 1977, est entièrement consacré au phénomène alors grandissant et foisonnant du livre d’artiste. Il y est ainsi question de la rencontre de l’art avec le monde du livre. Des artistes, éditeurs, critiques, bibliothécaires, etc. ont répondu très librement à l’appel des éditeurs à décrire leur rapport aux livres d’artistes. Les réponses recueillies permettent de donner une idée globale des préoccupations, perceptions, productions et usages de cette forme d’art – et plus largement de la relation entre art et livre à une époque où les médias se multiplient. L’ensemble interroge sur ce que le livre implique pour le monde de l’art, et les changements qu’il induit ou pourrait induire. Certaines des réponses dénotent la revendication ouvertement politique de cette forme d’art alternative qui contrecarre le marché de l’art et sa mainmise en rendant une certaine liberté aux artistes. Le livre est en effet un véhicule d’idées, portatif, plus accessible car banal, multiple, peu cher et relativement facile à produire. Derrière cette utopie permise par l’économie du livre, apparaît aussi en creux un portrait de l’art dans l’Amérique des années 1970 et de ses préoccupations à l’aube de l’arrivée des technologies numériques – l’idée d’une fin du livre est esquissée. La notion d’artiste, présente dans l’appellation « livres d’artistes », est remise en cause comme son implication dans la société. Car beaucoup y voient une perspective de populariser l’art.Pourtant la diversité des réponses illustre l’ambivalence du médium. Les affirmations se contredisent, faisant valoir toute la complexité du livre qui ne reste pas moins un objet, une marchandise – certes différente d’une œuvre d’art unique – donc le produit d’une industrie avec ses propres règles. Ainsi, certains pointent les difficultés techniques et économiques d’une forme d’art qui peine à trouver son public et son marché par manque de moyens et de diffusion, malgré toutes les initiatives émergentes. D’autres rappellent aussi leur lien au livre artisanal ou unique – cependant politiquement nié par la majorité. Car même avec la reproduction mécanisée, le livre bricolé avec les moyens du bord reste plus proche de l’œuvre d’art artisanale que de l’édition fabriquée et diffusée professionnellement, surtout en matière de distribution.Ce sondage révèle une grande pluralité d’usages : le livre comme réflexivité, trace, ou enregistrement, documentation d’une œuvre principale, et le livre comme création, image, montage, écriture. Pour beaucoup, utiliser le livre c’est reprendre une forme historique, à la frontière entre le design, la littérature, l’essai et le livre d’art. C’est aussi s’inscrire dans un format séquentiel imposant une structure à explorer, déconstruire ou conserver. Pour résumer : un vaste champ d’expérimentation. |
format | Article |
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institution | Kabale University |
issn | 2101-0714 |
language | fra |
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publisher | MSH Paris Nord |
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