Les Vosges comme frontière de l’Alsace (1871-1914)
Entre 1871 et 1914, la chaîne des Vosges constitue pour les Alsaciens, dont le territoire est alors annexé à l’Allemagne, une limite à la fois distinctive, dans la mesure où elle permet aux populations de revendiquer une singularité culturelle, et intégrative, parce qu’elle est aussi ce qui lie l’Al...
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Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
Institut de Géographie Alpine
2013-12-01
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Series: | Revue de Géographie Alpine |
Online Access: | https://journals.openedition.org/rga/2097 |
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author | Sébastien Stumpp Julien Fuchs |
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description | Entre 1871 et 1914, la chaîne des Vosges constitue pour les Alsaciens, dont le territoire est alors annexé à l’Allemagne, une limite à la fois distinctive, dans la mesure où elle permet aux populations de revendiquer une singularité culturelle, et intégrative, parce qu’elle est aussi ce qui lie l’Alsace à la France et préserve donc la région d’un point de vue symbolique face aux tentatives d’assimilation au Reich. La manière dont les associations de montagne locales, qui promeuvent la randonnée pédestre et le ski, appréhendent cette frontière à la fois politique et culturelle permet de révéler leur perception singulière d’une limite naturelle fixe par définition, mais mobile dans ses représentations. Nous montrerons notamment que ces structures cultivent singulièrement l’existence d’une zone-frontière culturelle réelle et fantasmée, qui distingue l’Alsace à la fois de l’Allemagne et de la France. Dans ce cadre, l’image de la « ligne bleue des Vosges » est mobilisée, par les pratiquants alsaciens, comme une frontière tantôt unificatrice (perpétuation du mythe des provinces perdues, ritualisation du passage de la frontière franco-allemande, relations suivies avec le Club alpin français), tantôt séparatrice (mise en exergue des spécificités linguistiques et patrimoniales, utilisation du refuge comme lieu d’expression des traditions locales, intégration des Vosges à l’« héritage régional »). En ce sens, la question de la mobilité des frontières politiques (du Rhin vers les Vosges au cours de l’Annexion) s’efface clairement ici derrière une interrogation sur la mobilité du sens de la frontière vosgienne. |
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institution | Kabale University |
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publisher | Institut de Géographie Alpine |
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series | Revue de Géographie Alpine |
spelling | doaj-art-a9236b9e51a34f4a9a9cf918db2ca89e2025-01-10T15:54:41ZengInstitut de Géographie AlpineRevue de Géographie Alpine0035-11211760-74262013-12-01101210.4000/rga.2097Les Vosges comme frontière de l’Alsace (1871-1914)Sébastien StumppJulien FuchsEntre 1871 et 1914, la chaîne des Vosges constitue pour les Alsaciens, dont le territoire est alors annexé à l’Allemagne, une limite à la fois distinctive, dans la mesure où elle permet aux populations de revendiquer une singularité culturelle, et intégrative, parce qu’elle est aussi ce qui lie l’Alsace à la France et préserve donc la région d’un point de vue symbolique face aux tentatives d’assimilation au Reich. La manière dont les associations de montagne locales, qui promeuvent la randonnée pédestre et le ski, appréhendent cette frontière à la fois politique et culturelle permet de révéler leur perception singulière d’une limite naturelle fixe par définition, mais mobile dans ses représentations. Nous montrerons notamment que ces structures cultivent singulièrement l’existence d’une zone-frontière culturelle réelle et fantasmée, qui distingue l’Alsace à la fois de l’Allemagne et de la France. Dans ce cadre, l’image de la « ligne bleue des Vosges » est mobilisée, par les pratiquants alsaciens, comme une frontière tantôt unificatrice (perpétuation du mythe des provinces perdues, ritualisation du passage de la frontière franco-allemande, relations suivies avec le Club alpin français), tantôt séparatrice (mise en exergue des spécificités linguistiques et patrimoniales, utilisation du refuge comme lieu d’expression des traditions locales, intégration des Vosges à l’« héritage régional »). En ce sens, la question de la mobilité des frontières politiques (du Rhin vers les Vosges au cours de l’Annexion) s’efface clairement ici derrière une interrogation sur la mobilité du sens de la frontière vosgienne.https://journals.openedition.org/rga/2097 |
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