A canadian response to the iconography of war propaganda in the British Empire: Nellie McClung’s Politeia Pax Feminina

Comme l’écrivait récemment Margaret Atwood dans Story of a Nation (2001), l’éthique canadienne de considération pour autrui fait aujourd’hui partie de l’identité nationale autant que le respect de la diversité et du multiculturalisme. Il faut ajouter à ce propos le lien que l’on peut établir entre l...

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Bibliographic Details
Main Author: Karin Ikas
Format: Article
Language:English
Published: Presses universitaires de Rennes 2005-06-01
Series:Revue LISA
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/lisa/2611
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Description
Summary:Comme l’écrivait récemment Margaret Atwood dans Story of a Nation (2001), l’éthique canadienne de considération pour autrui fait aujourd’hui partie de l’identité nationale autant que le respect de la diversité et du multiculturalisme. Il faut ajouter à ce propos le lien que l’on peut établir entre l’impact de la guerre et le rôle de la paix dans le processus actuel de construction d’une identité nationale canadienne. En dépit du fait que le Canada ne soit pas aujourd’hui une nation militaire mais plutôt une nation de soldats de la paix, la guerre, comme c’est le cas pour toute nation, a eu un rôle instrumental dans le processus de construction de la nation. En réalité, « c’est la guerre qui a fait le Canada », comme l’annonçait la page d’accueil du Musée canadien de la guerre, mise en ligne il y a peu. Cependant, « le Canada n’a jamais été un enfant de chœur dans le concert des nations ; il a participé à des guerres et a négocié ses avantages comme tous les autres. Pourtant, s’il faut que les nations projettent une image d’elles-mêmes, il vaut certainement mieux que les Canadiens s’identifient à la moralité incarnée et s’imaginent dans le rôle d’arbitres plutôt que celui de bouchers ou de bellicistes », note pertinemment J. L. Grantstein. En partant de ces observations, le présent article remonte à l’époque du Haut Empire et de la Grande Guerre, que l’on peut considérer comme la pierre angulaire de ces évolutions. En s’appuyant sur le travail de critiques comme J. Turpin, J. Bethke-Elshtain et A. Carter pour définir son cadre théorique, cet article examine la relation contestée entre maternité, paix et guerre, et l’impact de cette relation sur la construction d’une identité nationale et féminine en contexte de guerre. Cette analyse aborde en premier lieu du matériel de propagande, des œuvres d’art et des représentations littéraires de cette période qui semblent singulièrement frappants. Puis, cet article se concentre sur l’œuvre de l’écrivain, militante et critique féministe canadienne, Nellie McClung, et son traitement plutôt controversé de ces questions. McLung était, parmi d’autres, une pacifiste déclarée avant la Grande Guerre, mais devint une fervente partisane de l’engagement canadien pendant la guerre quand son fils se fit enrôler. Après la guerre, finalement plutôt désillusionnée, elle revint à ses idées pacifistes et prôna une politique mondiale féminine autre, désignée comme « Politeia Pax Feminina » ; réponse canadienne à l’iconographie d’une guerre patriarcale et de sa propagande menées dans le contexte de l’Empire britannique. Cette position peut être considérée comme un premier signe du besoin actuel du Canada de se définir dans le rôle d’arbitre mentionné précédemment.
ISSN:1762-6153