Les guerres de l’utopie. Considérations sur Thomas More, Francesco Patrizi et Tommaso Campanella

À travers l’étude des textes dits « utopiques » de More, Patrizi et Campanella, cet article questionne la place structurelle de la guerre et de l’inimitié dans des textes trop souvent perçus comme les porte-drapeaux de positions iréniques. Du même coup, le texte utopique, d’un côté, s’affirme comme...

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Bibliographic Details
Main Author: Jean-Louis Fournel
Format: Article
Language:fra
Published: École Normale Supérieure de Lyon Editions 2010-12-01
Series:Laboratoire Italien
Online Access:https://journals.openedition.org/laboratoireitalien/531
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Description
Summary:À travers l’étude des textes dits « utopiques » de More, Patrizi et Campanella, cet article questionne la place structurelle de la guerre et de l’inimitié dans des textes trop souvent perçus comme les porte-drapeaux de positions iréniques. Du même coup, le texte utopique, d’un côté, s’affirme comme une des formes d’acclimatation du machiavélisme, brouillant ainsi les frontières du machiavélisme et de l’anti-machiavélisme, et, de l’autre, il induit une relecture spécifique des textes canoniques des Anciens. Les utopies italiennes contraintes de penser la politique après Machiavel, et après More, ouvrent une voie pour penser en même temps avec et sans Machiavel. La guerre est en définitive un bon exemple d’une catégorie qui tout à la fois est présente et déniée dans le texte utopique. Si chacune de ces « utopies » ne parvient ni à circonscrire l’espace, ni à arrêter le temps, ni à s’installer durablement hors de celui-là et de celui-ci, c’est peut-être tout simplement que, comme le texte de Machiavel, elles ne trouvent leur véritable mesure que dans l’histoire de leur présent.
ISSN:1627-9204
2117-4970