La « poétique du port d’attache » : un outil de patrimonialisation de la « marque Rimbaud » à Charleville-Mézières

Alors qu’Arthur Rimbaud fuyait constamment sa ville natale, qu’il qualifiait lui-même de « supérieurement idiote entre les petites villes de province », cette dernière le place aujourd’hui paradoxalement au centre de sa politique culturelle. Par le discours officiel qu’elle construit sur elle-même,...

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Bibliographic Details
Main Author: Alice Kersten
Format: Article
Language:English
Published: Radboud University Press in cooperation with Open Journals 2024-12-01
Series:Relief: Revue Électronique de Littérature Francaise
Subjects:
Online Access:https://revue-relief.org/article/view/21250
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Description
Summary:Alors qu’Arthur Rimbaud fuyait constamment sa ville natale, qu’il qualifiait lui-même de « supérieurement idiote entre les petites villes de province », cette dernière le place aujourd’hui paradoxalement au centre de sa politique culturelle. Par le discours officiel qu’elle construit sur elle-même, la ville se présente comme le « port d’attache » du poète : des collages, des fresques et des photographies à son effigie ornent les murs de la cité ; sa maison et le musée qui lui est consacré sont de hauts lieux de tourisme ; des extraits de ses textes deviennent des marques et donnent leurs noms à des commerces et à un festival de musique. Tous ces éléments participent à créer une « ambiance rimbaldienne » dans la ville. Cet article souhaite rendre compte d’une enquête de terrain menée à Charleville pendant deux années. En nous fondant sur un appareil théorique articulant sociologie de la littérature et approche pragmatique du littéraire, nous tenterons d’objectiver les modes de fonctionnement d’un ensemble de médiations et de logiques d’institutions contribuant à faire jouer un rôle patrimonial à la littérature.
ISSN:1873-5045