Travailler en FLE avec des étudiants exilés : une occasion de sortir des sentiers battus ?

Résumé  Chaque année depuis 2017, environ 60 étudiants refugiés ou demandeurs d’asile sont reçus à Toulouse au sein d’un dispositif interuniversitaire pour l’apprentissage du FLE. Dans ce Dispositif Langue Accueil Migrants (DiLAMi), développé en parallèle des lieux d’enseignements universitaires loc...

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Bibliographic Details
Main Authors: Chantal Dompmartin-Normand, Tepey Sarai Matos Aldana
Format: Article
Language:English
Published: ACEDLE 2024-12-01
Series:Recherches en didactique des langues et des cultures
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/rdlc/14839
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Description
Summary:Résumé  Chaque année depuis 2017, environ 60 étudiants refugiés ou demandeurs d’asile sont reçus à Toulouse au sein d’un dispositif interuniversitaire pour l’apprentissage du FLE. Dans ce Dispositif Langue Accueil Migrants (DiLAMi), développé en parallèle des lieux d’enseignements universitaires locaux du FLE, les acteurs ont cherché dès le début à penser une diversification des pratiques d’enseignement, le type de migration des apprenants et leurs profils invitant à reproblématiser de façon fine la question de l’appropriation de la langue nouvelle au répertoire. Les choix initiaux de l’équipe se sont portés sur une ouverture vers la ville et en particulier ses artistes et lieux culturels. Le projet est de « faire atelier », se situant dans des pratiques incarnées donnant lieu à performance (Matos et Sourisseau, 2020), afin de favoriser le repaysement (Dompmartin, 2019). Les étudiants exilés se voient ouvrir des espaces et des temps où ils sont potentiellement reconnus comme des sujets de plein exercice dans leur nouveau milieu. En 2022, nous avons voulu mettre à l’épreuve nos hypothèses en interrogeant des ex-étudiants du dispositif. Deux retours sont analysés ici et donnent à voir une réception contrastée de nos propositions. D’un côté, un accueil favorable des projets artistiques, sans pour autant qu’ils soient considérés comme déterminants. De l’autre, un refus de participer, qui paradoxalement est l’occasion d’une expression personnelle fine, dont l’effet est probablement réparateur. Les résultats renvoient donc à la grande diversité des apprenants. Ils permettent de nuancer les objectifs que nous assignons aux projets artistiques au cœur du dispositif et renseignent par sérendipité sur des aspects de leur expérience moins bien cernés et à mieux prendre en compte dorénavant.
ISSN:1958-5772